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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 18:29

philoctete.jpgAujourd'hui je vais vous parler du Philoctète de Sophocle.

 

Philoctète est un des meilleurs archers de l'armée achéenne mais un jour, il est mordu par serpent. Sa blessure ne veut pas guérir, l'odeur qui s'en échappe est abominable et son mal provoque des crises terribles. Le camp est rempli par ses hurlements, l'armée ne peut plus procéder correctement aux sacrifices. Les chefs Achéens prennent donc la décision de se débarasser du guerrier et c'est Ulysse qui est chargé de l'abandonner sur l'île de Lemnos sans aucun compagnon.

Dix ans ont passé, et les Achéens sont dans une situation difficile : un devin vient de prédire que les Achéens ne prendront pas Troie sans le concours de Néoptolème, le fils d'Achille, et celui de Philoctète, qui possède l'arc d'Héraclès.

Ulysse retourne donc à Lemnos avec Néoptolème, mais comme les traits de Philoctète sont terribles et que celui-ci a eu tout le temps pour nourrir sa rancune contre les chefs Achéens, il faut trouver un moyen de l'approcher. Ulysse élabore un plan qui implique que Néoptolème mente à Philoctète pour obtenir son arc par la ruse. Néoptolème est alors face à un terrible dilemme : doit-il obéir à ses chefs et commettre un acte indigne du sang dont il est issu ou mettre en péril toute l'armée et agir avec honneur ?

 

Philoktetes_Lemnos_Met_56.171.58.jpgLa pièce commence au moment où Ulysse et Néoptolème arrivent à Lemnos et où Ulysse explique son plan à Néoptolème et porte essentiellement sur le choix de Néoptolème : tromper un pauvre infirme qui n'a connu que le malheur depuis dix ans et dont la subsistance dépend de son arc ou refuser d'agir par ruse mais empêcher les Achéens de remporter la victoire, ce qui entraînerait des nombreuses morts.

 

C'est une pièce intéressante par son dilemme, car Néoptolème est sur le point d'être abusé par Ulysse qui lui demande une action tout à fait indigne d'un héros. Néoptolème veut bien agir mais sa jeunesse le rend influençable, ce qui le pousse à se plier au projet d'Ulysse, alors qu'il répugne à agir par ruse.  La fin me plaît moins parce qu'elle repose sur un deus ex machina et que je trouve cette solution trop facile, j'aurais préféré que Néoptolème parvienne à persuader Philoctète d'être le sauveur de l'armée achéenne.

 

La pièce contient pas mal d'éléments pathétiques, car Sophocle insiste beaucoup sur le malheur de Philoctète, abandonné par l'armée et qui ne peut pas sortir de son île car aucun des voyageurs qui s'y arrête n'accepte de le ramener dans la patrie de son père. Il vit dans la douleur et tous ses soins sont consacrés à sa survie. C'est un personnage émouvant mais aussi obstiné, car il faudra l'intervention d'Héraclès pour qu'il accepte de jouer le rôle que le destin lui a assigné.

 

C'est une pièce intéressante, même si ce n'est pas une de mes préférées car des trois tragiques, Sophocle est celui dont le style me séduit le moins : c'est le moins orné et on n'y trouve pas ce côté sombre qui fait l'intérêt de certaines pièces d'Eschyle comme l'Agamemnon.

 

mythologiegrecque

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 12:07

Charming-a-penniless-writer-right.jpgJe vais vous parler de deux mangas : Charming a penniless writer de Chako Sugihara et The Best Lover, tome 1 de Masara Minase.

 

Charming a penniless writer : Hisashi est un jeune homme qui se sert de son sourire comme d'un gagne-pain : les commerçants ne cessent de lui donner des produits, charmés par son sourire, mais deux personnes en particulier font tout pour obtenir son attention, le fils du poissonnier et celui du boucher. Cependant la routine d'Hisashi va basculer, lorsque le fils du poissonnier le menace de révéler à tout le monde qu'il écrit des livres très sombres avec des scènes osées, s'il ne cède à ses avances...

 

The Best Lover : Yoshimi Suda est un le fils pourri-gâté d'un banquier, qui décide d'utiliser l'influence de son père pour se faire admettre dans une agence de mannequin. Masashiro, à qui on l'a confié, constate que le jeune homme a du potentiel mais un caractère impossible : il croit que le monde est à sa botte et va pousser les choses jusqu'à forcer Masashiro à coucher avec lui.

 

J'ai trouvé le premier manga assez quelconque, c'est un trio amoureux qui se résout très rapidement et qui ne vole pas très haut. L'histoire est gentillette mais je n'y vois rien de très remarquable que ce soit par le graphisme ou l'intrigue. Le message n'est pas non plus captivant : il faut positiver et essayer d'aller de l'avant. Je suis d'ailleurs assez peu fan des mangas qui contiennent une morale, car souvent ça dégoûline de bons sentiments. C'est donc un manga qui ne me marquera pas plus que ça.

 

The_Best_Lover_01-Jaq.jpgLe second est plus intéressant. De Masara Minase, j'avais déjà lu l'empreinte de la passion, ce qui fait que je savais que le dessein me plairait, car il est plutôt soigné et là nous avons en plus un uke aux longs cheveux et avec des lunettes, ce qui me déçoit rarement. L'histoire de ce premier tome est accrocheuse : on a un mannequin arrogant dont les motivations sont encore floues, un manager à la moralité douteuse, car on ne sait pas trop à quel point c'est une victime dans cette affaire, et un mannequin sex-friend qui sert d'arbitre, bref on a une histoire qui peut être intéressante, mais comme beaucoup de mangas, il va falloir attendre la suite pour pouvoir véritablement jugé, car ce premier tome est assez flou pour que tous les espoirs soient permis, mais ça peut aussi bien s'avérer être une déception si l'auteur choisit de résoudre l'affaire rapidement.

 

Je vais attendre la suite de The Best Lover avec intérêt, car je suis curieuse de voir comment les choses vont tourner, même si je sens que je vais être déçue, car il est rare que les personnages qui m'intéressaient par leur manque de moralité, demeurent longtemps ambigus, car en général l'amour leur fait vite retrouver le droit chemin.

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 17:48

thermae-romae-2-casterman.jpgAujourd'hui je vais vous parler du second tome de Thermae Romae dans le cadre du challenge Sur les Pages du Japon, dont le thème pour avril est les auteurs invités au salon du livre 2012.

Pour l'histoire de départ, je vous renvoie à mon billet sur le tome 1.

 

Dans ce second tome, Lucius broie du noir une fois de plus car sa femme a demandé le divorce, mais ça ne va pas être là son seul sujet d'inquiétudes, car la santé de l'empereur Hadrien qu'il admire décline et son successeur n'a rien de prometteur.

 

Dans ce second tome, l'histoire ne s'essouffle toujours pas, Lucius rencontre de nouveaux problèmes, certains liés à sa popularité croissante, d'autres à la santé de l'empereur. L'intrigue s'est d'ailleurs déportée sur la succession de l'empereur et les problèmes liés au peu de popularité de Commode. Certains enjeux prennent une valeur politique : construire un édifice public pour obtenir l'appui populaire.

 

Cette fois-ci, Lucius(et le lecteur) découvre les rituels de fertilité japonais, les panneaux expliquant les règles des thermes, les bassins à crocodile, les toboggans et les cartes de fidélité. Ses découvertes sont moins spectaculaires que dans le précédent tome, mais ont le mérite de nous entraîner plus dans les problèmes du quotidien, comme la survie des thermes privés face à la concurrence ou de la manière de maintenir le calme au sein des thermes.

 

J'admets avoir trouvé l'épisode des germains un peu naïf, mais sinon, pour le reste, c'était assez satisfaisant. Ce tome est aussi instructif que le précédent, les cas de conscience de Lucius évoluent et l'on découvre de nouveaux personnages. J'attends le tome 3 avec impatience.

 

challenge-sur-les-pages-du-japon

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 12:15

BambooBlade1_02082009_143618.jpgAujourd'hui je vais vous parler des trois premiers tomes de Bamboo Blade dans le cadre des 10 jours japonais.

 

Kojirô est un prof de kendo constamment fauché. Un jour, un de ses anciens camarades de classe lui propose un affrontement entre son équipe féminine de kendo et la sienne, avec à la clef un an de repas gratuit dans le restaurant de son père. Kojirô est prêt à tout pour remporter ce défi, sauf qu'il lui faut recruter trois nouveaux membres pour pouvoir monter son équipe... C'est ainsi que le club de kendo du lycée Muroé qui vivotait jusque-là va reprendre un nouveau souffle.

 

L'intrigue des trois premiers tomes est centré sur l'affrontement entre l'équipe de Kojirô et celle de Kenzaburô, avec ce problème de taille : comment recruter le nombre nécessaire de joueuses ? C'est ainsi que Kojirô va tomber sur la petite Tama, qui a un véritable talent pour le kendo car elle le pratique depuis toute petite, aidant son père dans son dojo, mais il va falloir la convaincre de rejoindre le club, car elle n'a aucune envie de faire aussi du kendo à l'école.

 

J'aime beaucoup Tama, c'est la touche kawaï du manga, car elle est toute petite, est très timide et est un peu décallée par rapport aux autres, car elle vit dans un monde d'adulte la plupart du temps et n'est du coup pas très doué en matière de socialisation, mais c'est un point sur lequel elle va évolué durant le manga.

 

Bamboo-Blade-tome-2.jpgLes autres personnages sont également attachants. On a Eiga, le garçon qui ressemble à un oeuf et sort avec la magnifique Miyako qui n'est pas aussi douce et innocente qu'on pourrait le croire ; Nakata qui a un niveau correct en kendo et se retrouve souvent complice des manoeuvres de Kojirô; Saya l'exaltée qui se lance à corps perdus dans toutes sortes de projet avant de se désespérer parce qu'elle n'atteint pas l'excellence qu'elle recherchait, et Kirino, l'enthousiaste capitaine de l'équipe, le vrai moteur du club. Kojirô est aussi un personnage intéressant car bien qu'il ne soit guidé que par son intérêt personnel, il lui arrive d'avoir des cas de conscience et de se rendre compte qu'il est un prof déplorable.

 

Au fil des tomes, l'intrigue s'enrichit peu à peu, les situations se diversifient. J'ai été juste un peu déçue que l'intrigue de départ se finisse si tôt, car j'avais espéré que la partie sur la préparation de l'affrontement serait plus développée.

 

C'est un manga agréable, je ne suis pas sûre que j'irai jusqu'au bout de la série, car il me passionne moins que Black Butler, la série dont j'attends actuellement chaque tome avec impatience.

 

10-jours-japonais

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 08:50

princess-jellyfish---tome-1-233787.jpgAujourd'hui je vais vous parler des trois pemiers tomes de Princess Jellyfish.

 

Tsukimi est une otaku des méduses et vit dans une résidence où il n'y a que des otakus, l'une est fan de poupée, une autre de train, une autre des vieux et une autre des Trois Royaumes. Il faut ajouter à cela l'Oracle, une mangaka qui ne sort jamais de sa chambre et communique avec les autres par le biais de feuilles glissées sous sa porte. Chacune vit dans son petit monde, mais tout cela va être perturbé lorsque Tsukimi fait la connaissance de Kuranosuke, un jeune homme qui aime se travestir en femme.

 

Le premier tome va être axé sur la découverte des différentes habitantes de la résidence Amamizu mais aussi sur les particularités des "filles moisies" et les fameuses questions à ne pas poser(je suis très fan du top cinq des questions à ne pas poser à une fille moisie). Dans les deux tomes suivants, l'intrigue s'est mise en place : des promoteurs immobiliers veulent raser le quartier pour construire un complexe hôtelier mais Kuranosuke est bien déterminé à s'y opposer et à aider nos otakus à garder leur refuge. A cela va s'ajouter une intrigue amoureuse entre Tsukimi et le grand frère de Kuranosuke.

 

Les personnages sont attachants par leur maladresse(je pense en particulier à Shû, le grand frère de Kuranosuke) mais aussi par leur inadaptation. Dans Otaku Girls, on avait affaire à des Otakus qui vivaient à fond leur passion mais en étant encore capable d'agir avec les autres. Dans Princess Jellyfish, ce n'est pas du tout le cas, on a vraiment affaire à des otakus qui se sont fermées au monde extérieur : elles n'ont pas d'emplois et dépendent financièrement de leurs parents, elles ne supportent pas les lieux publics et ne vivent que pour leur passion.

princess-jellyfish-tome-2.jpgCe manga joue sur les travers des otakus, mais moins au niveau de leur passion que de leur incapacité à affronter le monde actuel. Justement la menace qui pèse sur leur résidence va les obliger à lutter à leur tour au gré des plans de Kuranosuke qui va prendre la situation en main et les forcer à agir et surtout à surmonter leur peur du monde extérieur.

 

Mais je l'admets, mon principal intérêt pour ce manga n'est pas dans la lutte entre ces Otakus et le monde extérieur sans scrupule., mais dans l'histoire d'amour entre Tsukimi et Shû, car ils sont l'un comme l'autre novice en amour, ce qui est touchant et plein de suspens car aucun des deux ne semble capable de prendre une initiative. En plus de cela, toutes sortes de problèmes vont venir perturber leur relation, l'un d'eux étant que Shû ignore que la Tsukimi qu'il a rencontrée est la même que celle de la résidence, parce qu'à ce moment-là, elle était relookée.

 

Après ce qui fait aussi l'une des qualités de ce manga, c'est sa galerie de personnage, avec d'un côté nos otakus qui ont leur petites habitudes bien fixées et un sens des réalités à part, d'un autre, Kuranosuke, Shû et Tsukimi qui ont chacun leurs blessures et traumatismes, et encore d'un autre, des personnages secondaires plus ou moins excentriques comme l'oncle de Kuranosuke ou le chauffeur fan de mercedes.

 

Les situations sont drôles mais sans jamais tomber dans l'excès, le sérieux et le comique des différentes situations est plutôt bien équilibré. Jusqu'ici, c'est un manga intéressant et j'espère que la suite continuera de l'être.

 

10-jours-japonais

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 10:17

parade.jpgAujourd'hui, dans le cadre des 10 jours japonais, je vais vous parler de Parade de Yoshida Suichi.

 

Présentation de l'éditeur : Comme à la parade! Quatre jeunes gens, qui partagent un appartement dans Tôkyô, se racontent à tour de rôle: sa vie, son passé, ses amours, ses travers, ses folies, ses manies, ses secrets. Et lorsqu'un cinquième entre par hasard dans le jeu, son intrusion change la donne et révèle ce qui trame sous les règles tacites de la communication humaine.
La petite musique de Yoshida Shuichi excelle à décrire ce qui se joue dans le phénomène de la collocation, cette communauté de vies qui est le reflet de la société tout entière. Il s'entend à orchestrer lle drame silencieux sous la futilité apparente du monde et nous ramène constamment au mystère de l'autre: celui que nous côtoyons et croyons connaître, celui que nous jouons vis-à-vis d'autrui et de nous-même, entre norme et transgression, peurs et attentes, solidarité et violence.   

 

Ce livre se compose de cinq chapitres ainsi présentés :

- Sugimoto Ryôsuke, 21 ans, 3ème année d'économie, université H ; actuellement, employé à temps partiel dans un restaurant mexicain à Shimokitazawa.

- Okôchi Kotomi, 23 ans, sans profession ; actuellement, amante passionnée de Maruyama Tomohiko, jeune acteur en vogue

- Sôma Mirai, 24 ans, dessinatrice ainsi que chef d'un magasin de couleurs ; actuellement, observatrice de la vie et grande buveuse.

- Kokubo Satoru, 18ans, prétendument employé à un "travail de nuit" ; actuellement, vend une jeunesse futile par petits bouts.

- Ihara Naoki, 28ans, employé dans une société de distribution de films indépendants ; actuellement, fait des pronostics sur la Palme d'or du 54ème festival de Cannes.

 

Parade_lefilm_06012012.jpgAinsi chaque chapitre à un narrateur propre ce qui fait en partie l'intérêt du livre, car à mesure que l'on avance dans l'histoire on découvre chaque colocataire, car chacun va se mettre à raconter là où l'autre c'est arrêté. Il ne s'agit pas d'un roman où les différents narrateurs racontent le même événement, mais chacun nous amène un peu plus loin dans la découverte de cette cohabitation. Tout se centre sur l'appartement même s'il y a quelques intrigues extérieures comme le mystère des activités du voisin du 402 ou les mises en garde contre un homme qui agresse les femmes dans le quartier. Au gré de l'histoire, on découvre les blessures des personnages, leur ennui et surtout leur incapacité à communiquer entre eux, car même si l'appartement est rarement vide, il n'y a jamais de véritable communication, chacun garde ses distances et maintient la façade nécessaire à la cohabitation au sein du groupe. 

 

C'est un roman qui nous entraîne au sein de la solitude dans nos sociétés où en apparence les liens sociaux sont plus importants mais en vérité n'ont aucune profondeur. Sur le net, que ce soit par facebook, les forums ou les autres plateformes de communication, nous sommes dans une forme d'anonymat ou plus exactement dans une communication superficielle car nous contrôlons l'image que nous donnons, nous façonnons nos idées de sorte qu'elles rentrent dans le moule imposé par le cadre où nous nous trouvons, nous nous adaptons aux règles destinées à permettre d'établir des conversations qui ne blessent personne(je pense en particulier aux règles de conduite qui régissent les forums), sur le net, nous avons la possibilité d'être autre mais nous devons faire avec les restrictions qui nous maintiennent dans le personnage que nous avons créer et qui sont destinées à nous protéger. Dans Parade, l'auteur transpose les particularités de cette communication virtuelle au sein d'un appartment et en particulier de son living-room, car, par le rôle que chaque colocataire joue, on est dans un échange où il n'y a pas d'implications personnelles mais où aussi on est renvoyé à sa propre solitude car certaines personnages se rendent compte des limitations de cette communication et ne peuvent y trouver le soulagement dont ils ont besoin, parce que certains sujets ne peuvent être abordés.

C'est d'ailleurs ce qui explique la position centrale de Mirai dans la narration, car c'est elle qui va réellement réfléchir sur ces interactions et dénoncer leur caractère factice. De fait, j'ai particulièrement aimé cette réflexion :


"Le moi qui vit ici est sans doute aucun le "moi fait pour cet appartement" que je me suis créé(ce "moi fait pour cet appartement" n'accepte pas les choses sérieuses). Donc, mon moi réel n'existe pas dans cet appartement. Le moi qui s'entend bien avec les autres colocataires (Ryôsuke, Koto, Naoki, Satoru), c'est le "moi fait pour cet appartement", à mon sens.


La question qui va du coup se poser est de savoir si ce fonctionnement des rapports humains est le bon.

 

C'est un livre qui suscite des réflexions intéressantes et réserve aussi quelques surprises. Ce fut une bonne lecture et le livre contient aussi une postface sur : L'auberge espagnole made in Japon, collocation et communication dans le Japon contemporain.

 

10-jours-japonais

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 10:41

thermae-romae-1.jpgJe vais attaquer ces dix jours nippons avec un manga qui s'avère presque un coup de coeur : Thermae Romae de Mari Yamazaki.

 

Sous le règne d'Hadrien, Lucius Modestus est un architecte romain dont la carrière est au point mort. Après que son dernier projet ait été rejeté, il se rend aux thermes pour se détendre mais l'agitation qui y règne ne fait que l'accabler davantage. Cherchant la paix sous l'eau, il se retrouve happer par ce qui semble être un conduit d'évacuation et refait surface dans des bains japonais au XXIème siècle, où ébloui par ce qu'il y découvre, il trouve une nouvelle source d'inspiration.

 

Comme certains le savent déjà, je n'aime pas les voyages dans le temps, ce qui fait que la première fois où je suis tombée sur la présentation de ce manga, je ne m'y suis pas intéressée pressentant une histoire abracadabrante avec un humour grossier. Or c'est un manga qui s'avère brillant, car d'un côté, il nous entraîne dans le quotidien d'un romain sous l'empire et de l'autre dans les différents bains existants au Japon à notre époque, car au fil des chapitres, le héros se retrouve à la recherche de nouvelles idées et à chaque fois il se retrouve entraîné chez "les visages plats" où il va sans cesse atterrir dans  un lieu nouveau.

Le premier tome nous fait ainsi découvrir les bains publics, les sources thermales, les salles de bains, les show rooms et les innovations technologiques, et les stations thermales à but médicinales, ce qui a pour moi été très intéressant, car les bains apparaissent souvent dans les mangas mais leur fonctionnement est rarement expliqué. Or, là, par le biais du personnage qui est pris par les personnes qu'il rencontre pour un étranger qui ne connait rien des coutumes japonaises, on obtient des explications et on découvre certaines coutumes comme celle de la consommation d'oeufs cuits dans les eaux mêmes.

 

ThermaeRomae6.jpgUn des points qui a fait que j'ai accroché est la réaction de Lucius face à cette nouvelle civilisation, car il ne réalise pas qu'il voyage dans le temps, et croit être face à une autre civilisation qui pourrait être une rivale du grand empire romain si les deux venaient à se rencontrer. J'adore le fait qu'il reste romain jusqu'au bout et aussi que la barrière de la langue se maintienne, c'est-à-dire qu'il ne se met pas soudain à comprendre le japonais et que quand il se trouve à notre époque, on le voit s'exprimer en latin(j'ai cependant quelques réserves quant à la correction grammaticales de certaines phrases...mais en aucun cas, ce n'est du latin de cuisine).

 

C'est un livre plutôt bien documenté, la première scène dans les thermes donne l'impression d'être sortie tout droit d'une lettre de Sénèque et à chaque fin de chapitre, on a droit soit à des explications de l'auteur sur des points historiques auxquels elle a fait référence, soit à des anecdotes personnelles pour expliquer son amour des bains.

 

Le dessin est aussi très intéressant car le graphisme est assez proche dans les bandes-dessinées européennes sur le sujet de l'Empire romain mais cela se mêle des éléments propres au manga. Le tout donne quelque chose de sérieux et de soigné, avec un caractère réaliste. Je suis assez fan de l'effet que donnent les vingt statues d'Antinoüs à un moment.

 

C'est un manga qui comporte aussi quelques touches d'humour soit au détriment de Lucius soit par le contraste entre les deux mondes. J'ai aimé la rencontre avec les singes.

 

Un bon premier tome, où on ne s'ennuie pas. Je vous donne rendez-vous en avril pour mon avis sur le second.


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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 10:36

eschyle-perdant.jpgAujourd'hui je vais vous parler d'un essai : Eschyle ou le grand perdant d'Ismail Kadaré.

 

Présentation de l'éditeur : Écrit et publié en 1985, alors que le pays de l'auteur, l'Albanie, endurait les ultimes années d'un régime de fer, cet essai est d'abord un hymne audacieux à la liberté et à la magnificence de l'art.

Débutant comme une enquête sur la disparition de quelque trois cents tragédies grecques de l'Antiquité, dont la majorité de celles d'Eschyle, ce livre ne se fait pas seulement l'écho de l'angoisse ou de la terreur des écrivains de tous les temps face au rapt et à l'assassinat de leurs oeuvres, mais ouvre sur une réflexion consacrée aux rapports du créateur avec les pouvoirs, avec son époque, avec son peuple et, finalement, avec l'humanité entière.

A cette occasion, il propose une lecture neuve des tragiques grecs et une approche très originale de leurs principaux personnages, comme Prométhée, à la création et au façonnage desquels contribuent, après le dramaturge, les publics successifs que le cours des siècles leur fait rencontrer.

Au terme de cet essai, le lecteur se voit suggérer une théorie nouvelle de la naissance du théâtre tragique, théorie qui vient contredire ou corriger toutes les analyses et interprétations en vigueur depuis quelque deux millénaires.

 

J'ai trouvé ce texte très intéressant, même si j'aurais préféré qu'il y ait une bibliographie avec car certaines références ont suscité ma curiosité. L'auteur se penche sur le cas d'Eschyle, père de la tragédie, et sur le hasard qui a conduit à la conservation de seulement sept de ses tragédies. Ses réflexions sont assez diverses, certaines portent sur ce qu'a pu éprouver Eschyle lors de la création de ses oeuvres, d'autres sur la disparition de ses pièces et du contenu possible de certaines. Il propose aussi une autre explication des tragédies par la comparaison avec les rites albanais et surtout avec le contenu du Coutumier qui est un ensemble de règles orales qui a servi de bases à la justice albanaise pendant des siècles et qui réglait par exemple toutes les questions de réparation en cas de meurtre.

 

Les rapprochements avec les coutumes albanaises apportent un éclairage vraiment intéressant sur le contenu des tragédies, en particulier au niveau des réparations pour un crime mais aussi sur le sujet de l'angoisse de l'inceste et du parricide.

 

Dans les réflexions qui m'ont véritablement frappées, il y a celle sur l'absence de falsification des pièces antiques, qui est un fait que je n'avais pas remarqué jusque-là et qui est véritablement notable si on compare avec ce qui s'est produit au niveau de l'oeuvre de Platon.

 

Il y a seulement un point de détail qui m'a laissée perplexe, c'est au sujet des Sept contre Thèbes qui est présenté comme la seconde pièce de la trilogie des Labdacides, alors que c'est sensé être la troisième selon mon édition, car elle fait suite à un Laïos et à un Oedipe. C'est un cas où l'absence de références critiques à fait défaut, car j'aurais aimé savoir s'il se fondait sur l'état des recherches dans les années 80 ou s'il s'appuyait sur d'autres interprétations critiques.

 

C'est toutefois un ouvrage très intéressant et qui par l'origine de son auteur offre une vision enrichissante de la tragédie grecque.

 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 14:19

pomponius.jpgAujourd'hui je vais vous parler d'un livre qu'on m'a prêté : Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus d'Eduardo Mendoza.

 

Sous l'empereur Auguste, Pomponius Flatus est un philosophe naturaliste qui parcourt l'empire à la recherche d'eaux miraculeuses sensées procurer la sagesse. Malheureusement tout ce que son enquête lui a procuré jusque-là est une terrible diarrhée et de tonitruantes flatulences...

Après quelques péripéties, il arrive dans la petite ville de Nazareth, où Jospeh, le seul charpentier, vient d'être condamné à la crucifixion pour meurtre et son exécution retardée par le fait qu'il faut d'abord lui laisser le temps de confectionner sa propre croix. Pomponius s'intéresse assez peu à cette affaire mais il a besoin d'argent et le petit Jésus lui en promet si celui-ci accepte de l'aider à innocenter son père. C'est ainsi que Pomponius se retrouve à enquêter sur le meurtre du riche Epulon tout en expliquant sa philosophie du monde au petit Jésus.

 

J'ai été vraiment séduite par ce livre qui propose une enquête intéressante et assez drôle, tant parce qu'on y croise toutes sortes de personnages amenés à un grand avenir biblique comme Judas ou Lazare mais qui à ce moment-là ne sont que de purs anonymes, que par le héros, philosophe miteux, harcelé par de terribles troubles intestinaux parce qu'il ne cesse de boire n'importe quelles eaux.

 

Le style est très gai et montre une très bonne maîtrise des références antiques dont l'auteur joue à merveille. Certains personnages s'expriment de façon biblique, tandis que les romains et les grecs utilisent des images épiques en particulier dès qu'il est question de l'Aurore. On trouve aussi toutes sortes de références et clins d'oeil littéraires. L'auteur joue habilement des préjugés antiques et parodie avec brio le style des auteurs naturalistes.

 

C'est une lecture très plaisante avec un style qui vaut le détour. Je vous laisse sur quelques citations savoureuses :

 

"En raison de quoi les Juifs sont toujours en train de se repentir de ce qu'ils ont fait ou de ce qu'ils vont faire, sans que cette attitude les rende moins irréfléchis au moment d'agir, ni plus honnêtes, ni moins contradictoires que le reste des mortels. Ils sont seulement, comparés à d'autres peuples, plus modérés dans leurs moeurs. Ils refusent beaucoup d'aliments, réprouvent l'abus du vin et des substances toxiques, et, si étrange que cela paraisse, sont peu enclins à l'amour socratique, même entre amis."

 

"Jésus me demande ce que c'est qu'une pute et je le lui explique de façon sommaire, car je n'ai jamais cru qu'il convenait de cacher aux enfants des connaissances qu'ils finiront toujours par obtenir de la bouche des esclaves, des marchands, de la soldatesque et autres gens grossiers, ou par leur propre expérience, auquel cas mieux vaut qu'ils soient au courant des tarifs en vigueur."

 

"Je compris que notre fin était arrivée et tentai de me couvrir le visage avec un pan de ma toge pour mourir avec la dignité d'un citoyen romain de première classe, mais je n'y parvins pas, car j'avais les mains attachées dans le dos."

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 10:51

lelia.gifAprès la découverte de Maupassant, me voici lancée dans George Sand, suite à ma lecture de sa correspondance avec Alfred de Musset. Comme première lecture, j'ai jeté mon dévolu sur Lélia, les oeuvres champêtres n'ayant pas un grand attrait pour moi(ce qui explique pourquoi j'ai évité George Sand jusqu'ici. Ce livre comporte deux versions, car George Sand l'a remanié pour lui donner une fin plus positive. Je vous parlerai principalement de la première version, car c'est celle que j'ai aimé.

 

Le jeune poète Sténio est tombé sous le charme de la belle et froide Lélia. Il l'entoure de sa vénération et se consume d'un amour sublime pour cette femme plus âgée qui se dit incapable d'aimer.

 

Ce livre raconte plus qu'une simple histoire d'amour, il raconte la quête vers l'idéal et le chemin choisi par différents êtres pour l'avoir, c'est le récit de la souffrance de celui qui veut s'élever et se rend compte qu'il n'existe rien dans la réalité qui puisse satisfaire ses attentes. C'est ce qu'on a appelé le mal du siècle et qui fait que j'ai trouvé des ressemblances entre les personnages de Sand et ceux de Sade.

 

En effet, le libertin chez Sade a épuisé toutes les jouissances. Il n'y a plus que les pires cruautés qui parviennent à éveiller une faible jouissance dans ces corps que les excès ont complètement déréglés, le libertin essaye de tromper son ennui, tout comme les personnages de Sand soit parce qu'ils ont eu accès à toutes les jouissances et les ont épuisés, soit parce qu'ils ont eu à leur disposition de grandes facultés qui les ont détournés des satisfactions du commun et que leur imagination les a entraînés si loin que rien ne peut plus leur plaire, le réel étant inférieur à ce que nous pouvons concevoir. Le malheur des personnages de Sand repose sur le fait que contrairement aux libertins de Sade, ils n'acceptent pas cette quête sans cesse renouvelée d'une jouissance fade, ils attendent quelque chose d'autre mais il n'y a rien et ne le supporte pas.

 

1839-esquisse-pour-lelia--pastel--24x18-cm.jpgLélia a cru que le bonheur était dans l'amour, mais un amour pur, sans concession et s'est rendue compte que derrière l'amour le plus magnifique, il y a toujours le désir, et que l'amant qui d'abord se fait une joie de baiser le pan de sa robe ne s'en satisfera pas et voudra toujours aller plus loin dans la possession physique. Du coup, il ne lui reste plus que sa pureté inaccessible, car elle préfère le malheur plutôt que le compromis.

 

Tenmor est le libertin, sauvé de l'ennui par un crime qu'il a commis et l'a envoyé au bagne. Par le biais de ses souffrances, il est sorti de lui un homme nouveau, sublime, droit dont la vie n'est plus consacrée qu'à la vertu et à la bienfaisance. Ce thème du forçat qui sort du bagne purifié se retrouvera dans les Misérables de Hugo.

 

Dans les figures d'exception que compte le livre, on a Magnus, le prêtre tourmenté par la passion que Lélia a éveillée en lui et qui va tenter de trouver la paix en dieu. Sténio, aussi, le poète encore pur qui n'a pas encore été déçu par le réel et qui a de grandes aspirations, mais va comme les autres se brûler les ailes.

 

Je n'ai pas vraiment aimé la seconde version du roman, car il y a trop d'informations, les choses ne sont plus suggérées ou voilées, les moindres états d'âme sont explicités et du coup on perd cette force qui faisait l'intérêt de la première version. J'ai trouvé que la volonté d'amener une fin au message plus positive rend l'histoire ridicule.  et l'intrigue sur Valmarina ne m'a pas plu, je préférais Tenmor quand il était une figure solitaire, plutôt qu'une sorte de super philanthrope oeuvrant pour le progrès de l'homme et poursuivi par les autorités locales. Mais le pire fut Lélia car sa chute n'est plus due à ses aspirations trop sublimes mais à son désir d'être traitée en égal, elle devient réellement le porteur d'un message féministe, ce qui a réduit le sublime de son désespoir, car il porte sur une situation matérielle et non plus sur une limitation propre à tout être humain.

J'ai trouvé ridicule l'intrigue avec le cardinal, car au bout d'un moment, le fait qu'elle fait tomber tous les coeurs sous son charme m'a agacé. En plus, elle se met à oeuvrer pour faire s'accomplir son idéal d'égalité. Le problème n'est plus la misère humaine que rien ne peut alléger mais un problème social... ce n'est plus assez élevé à mon goût, le personnage devient mesquin sans son aspiration au sublime.

 

La première version de l'histoire m'a énormément plu par le désespoir des personnages, tandis que la seconde est terriblement décevante. C'est cependant une expérience agréable qui m'a amené à m'intéresser à d'autres oeuvres de l'auteur.

 

classiques-au-coin-du-feu

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Citations : Terry Pratchett

Interesting time, p.43
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Interesting Time p.19
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Le Huitième Sortilège p.87
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La huitième Couleur p.91
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Apes had it worked out. No ape would philosophize, "The mountains is, and is not." They would think, 'The banana is. I will eat the banana. There is no banana. I want another banana."
Unseen Academicals p.76
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'I would like permission to fetch a note from my mother, sir.'
Ridcully sighed. 'Rincewind, you once informed me, to my everlasting puzzlement, that you never knew your mother because she ran away before you were born. Distincly remember writing it down in my diary. Would you like another try ?'
'Permission to go and find my mother ?'
Unseen Academicals,  p.187
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'The knees should be covered. It is a well-known fact that a glimpse of the male knee can drive women into a frenzy of libidinousness.'
Unseen Academiacls, p.130
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"Lord Vetinari's rules : if it takes an Igor to bring you back, you were dead. Briefly dead, it's true, which is why the murderer will be briefly hanged. A quarter of a second usually does it."
Unseen Academicals, p. 98
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"I'm a wizard ! We can see things that are really there, you know,"said Ridcully. " And in the case of the Bursar, things that aren't there too."
Hogfather, p 98

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